Personne n’est parfait et, c’est tant mieux pour Bjorn. Dans le cas contraire, il aurait eu du mal à vivre sa vie. Mais, heureusement, le monde est rempli d’idiots comme lui. Ce joyeux petit poltron n’a jamais subi aucun traumatisme, il n’était pas non plus battu par ses parents. En vérité, il eut une enfance plutôt paisible. Rien ne pouvait expliquer ce caractère exécrable.
Il est vrai que pendant une bonne partie de son enfance, il maltraitait psychologiquement le pauvre Ezekiel. Le seul argument qu’il aurait pu donner pour défendre sa cause, ce serait le sentiment de pouvoir qu’il ressentait dans ces moments-là. Dès son plus jeune âge, il adorait avoir le contrôle sur les autres. Ezekiel faisait partie de ces personnes qui lui procurait cette émotion qu’il aimait tant, donc pourquoi arrêter ? Les années passèrent et Ezekiel quittait finalement l’école. Ce n’était pas une grande perte pour le brun puisqu’en moins de temps qu’il fallait pour le dire, il avait trouvé une nouvelle victime. Naturellement, les sévices que donnait Bjorn ne sortaient pas des petites moqueries ou des bousculades, ce n’était pas non plus un meurtrier ou un enfant du diable. Il y avait toujours des limites, qu’il connaissait d’ailleurs.
Bjorn n’était pas un mauvais élève, compte tenu de son comportement et de son caractère. Il était même plutôt brillant, même s’il tentait de le cacher. Ses amis, eux, étaient des idiots qui ne pensaient qu’à se moquer des autres et jouer aux jeux-vidéos. Naturellement, il les imitait pour ne pas être exclu. Les années passèrent et vînt l’âge où on se posait des questions sur la sexualité. Le collège. Toujours accompagner des mêmes idiots, ils passèrent à un cran au-dessus par rapport aux moqueries: l’homosexualité. Inexistant en primaire, c’était au collège que les préférences de chacun commençaient à ressortir. Ainsi, ce petit groupe s’amusait à longueur de journée de se moquer des homosexuels sans impunité. C’est alors que quelque chose d’étrange se produisit… Bjorn ne s’était jamais vraiment posé de questions sur sa sexualité puisque, « comme tous les garçons », il devait aimer les filles. Un jour, il vit une belle silhouette se dessiner au loin, et même si cette fille avait les cheveux courts, il ressentait quelque chose de particulier pour elle. C’est alors qu’elle se retournait, ou plutôt il. Le plus étrange dans tout cela, ce n’était point le fait que ce garçon avait une allure de fille mais, que cette attirance ne s’était pas éteinte chez le plus jeune. Bjorn prit peur. Il avait été élevé dans le dogme que l’homosexualité n’était pas normale et ses amis n’arrangeaient rien. Pendant des mois, il se posait des questions sur lui-même. Il se dégoutait, il n’en parlait à personne. Pour mieux rentrer dans le moule, il taisait sa réelle attirance et commençait à sortir avec des filles. Ca ne le dérangeait pas tant que ça, mais il n’empêche qu’il ne ressentait jamais rien. Il avait enfoui au plus profond de lui sa vraie sexualité et se persuadait que les filles lui plaisaient. Bjorn avait et a toujours honte de sa vraie sexualité car même en se voilant la face, il connaît la vérité au fond de lui. Son entourage est constitué de personnes homophobes, malgré quelques exceptions.
Les années lycées passèrent et Bjorn se fit de nouveaux amis, les autres s’étant rendus dans des filières qui formaient directement au travail. Cependant, nouvel entourage ou pas, le caractère de Bjorn n’avait pas changé d’une teinte et il n’assumait toujours pas son homosexualité. Son côté grognon plaisait beaucoup aux filles mais au niveau du long terme, elles le laissaient tomber car il était invivable. Bjorn, encore aujourd’hui, est quelqu’un d’assez compliquer. Quand quelque chose ne va pas dans son sens, il s’énerve et tape du poing jusqu’à ce que ça lui convienne. Il déteste lorsqu’on lui tient tête ou qu’on ose le contredire, il prétend avoir la science infuse. En cas de problème, il essaye toujours d’avoir le dernier mot ou il quitte la pièce, ça dépend. Il n'accorde sa confiance que très rarement et après un bon bout de temps. Paradoxalement, sa confiance peut très vite être perdue. De plus, il a beaucoup de mal à exprimer ses sentiments et il n’aime pas montrer ses émotions, il a peur que ça se retourne contre lui. Enfin, il a peut-être beaucoup de défaut mais ce qui pourrait sûrement le sauver dans une relation c’est bien sa fidélité et sa sincérité. Jamais, ô grand jamais, il ne serait capable de tromper sa partenaire. Ensuite, il fait toujours preuve de sincérité. Il dit toujours ce qu’il pense et quand quelque chose ne va pas, il le dit haut et fort. Il ne ment jamais, sauf cas de force majeure.
Aujourd’hui, Bjorn est un jeune avocat qui exerce toujours dans sa ville natale qu’il ne quitterait pour rien au monde. Il sort de temps en temps avec des filles dans des bars mais il n’a que très peu de temps à cause de sa fonction. De plus, il est homophobe. Que nenni ? Bjorn, homophobe, alors qu’il est justement homosexuel ? Eh bien, voyez-vous, Bjorn est une espèce très peu répandue d’homosexuel refoulé. Il n’assume point ce qu’il est, surtout que sa famille ne l’encourage pas, donc il a décidé d’être homophobe pour enfouir complètement cette attirance.